La question de l’autosuffisance en Afrique de l’Ouest et Centrale : produire est-ce nourrir ?

Alors que plus de la moitié des africains de l’Ouest et du Centre cultivent la terre c’est paradoxalement la région du monde ou le nombre d’individus souffrant de faim chronique est le plus élevé. L’autosuffisance alimentaire dépend ainsi de deux facteurs : la production national et la sécurité alimentaire.

Le souvenir des émeutes de la faim de 2008 est encore frais dans les mémoires.

La pandémie mondiale de la Covid 19 à une fois de plus révélé la fragilité du circuit alimentaire sur lequel se base bon nombre d’état africains. Les stratégies s’axent d’avantages sur les importations alimentaires que sur l’aide aux petits agriculteurs.

Près de 45% du riz, l’une des denrées alimentaire de base consommé dans cette région est importé.

Il est souvent moins cher que le riz locale. La pénibilité du travail et le manque de matériel aboutissent à des récoltes maigres. Et obligent les agriculteurs locaux à s’adapter pour être rentable.

Le Sénégal s’est retrouvé au pied du mur. Ici, des femmes distribuent dans la capitale des sacs de riz importé de façon massive pour aider les foyer les plus démunies. La dépendance de l’état, vis-à-vis de l’extérieur, pour nourrir sa population est ainsi malheureusement endémique. Face à de nombreux défis tels que l’explosion de la population, les variations climatiques, la mal-gouvernance de certains états augmenté de conflits, le manque de moyens et la variation des prix, les états d’Afrique de l’Ouest ont tout intérêt à faire de l’agriculteur locale leur priorité.

Cependant, des efforts ont été réalisés. Certaines grandes villes telles que Bamako, Lomé ou encore Cotonou consomment majoritairement des produits locaux.

C’est ainsi que le Mali est l’un des premier état de la région à avoir atteint l’autosuffisance alimentaire :

« Il pourrait même exporter chez ses voisins »

Pierre RICAU – Analyste de marché chez Nitidea

 

Suivie de près par Niamey qui s’était alors fixé la date de 2021 et Abidjan 2022. La prise de conscience a été unanime : de nouveaux engagements ont été pris par les chefs d’états africains lors du Hight Level Dialogue on feeding Africa 2021 le 29 avril.

Plus de 17 milliards de dollars US seront mobiliser pour répondre à l’objectif « Faim zéro » fixé en 2030. Le soutiens de l’agriculture locale permettrais de contribuer à l’autosuffisance alimentaire mais n’est en l’occurrence pas le seul moyen de garantir à la population une ration journalière en quantité suffisante et seine.

SOURCES :

CLARKE Giles, « Afrique de l’Ouest et centrale : le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire pourrait doubler », publié le 3 juillet 2020, ONU Info.

MAUSSION Estelle, « Nigeria, Sénégal, Mali … Quelles stratégies pour atteindre l’autosuffisance alimentaire ? », Jeune Afrique, publié le 11 septembre 2020.

OCDE/FAO (2016), « L’agriculture en Afrique subsaharienne : Perspectives et enjeux de la décennie à venir », dans Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO 2016-2025, Éditions OCDE, Paris.

AFP/ARCHIVES - ISSOUF SANOGO

OMS – Comité de presse, « Rapport de l’ONU : Alors que la faim augmente et que la malnutrition persiste, la réalisation de l’objectif Faim Zéro d’ici à 2030 est compromise », publié le 13 juillet 2020